Texte : "Puisque l’Esprit nous fait vivre, laissons-nous conduire par l’Esprit. Ne cédons pas à la vanité : pas de provocation entre nous, pas de rivalité... Portez les fardeaux les uns des autres : ainsi vous accomplirez la loi du Christ... Chacun doit porter le poids de sa propre existence (Epître aux Galates 5, 25-26 ; 6, 2 et 5).
Commentaire : Ayant reçu l’Esprit Saint au baptême, nous ne devrions plus agir comme les autres. La Parole de Dieu qui résonne en notre cœur nous enseigne le comportement juste. Le modèle parfait qu’il nous faut suivre et copier c’est le Christ-Jésus. N’oublions pas que le chrétien est un autre Christ, un homme nouveau restauré dans sa grandeur originelle. Au baptême, nous recevons l’onction purificatrice qui nous greffe sur le corps mystique du Christ. Mais, nous restons pécheur car il est bien difficile en ce monde de garder une oreille attentive au murmure de l’Esprit, tant les bruits extérieurs et nos bourdonnements intérieurs sont assourdissants. Le miroir de l’âme s’obscurcissant rapidement ne nous permet plus de percevoir notre propre péché. Nous préférons alors le voir chez les autres et leur reprocher. C’est tellement plus facile que de s’examiner sous le regard intérieur de Dieu.
Pourtant, la vie chrétienne est un ministère de service et d’attention envers le frère, ce prochain qui croise notre route. Le Seigneur nous a montré cette voie royale durant sa vie terrestre. Or, inconscients de notre propre fardeau, nous surchargeons souvent le fardeau du prochain que nous voulons secourir. En effet, avant de vouloir aider un frère en supportant avec lui le poids de sa peine, assurons-nous d’abord que nous sommes légers, car libérés de nos lourdeurs et que notre cœur est habité par un vrai sentiment de paix et d’amour.
Souvenons-nous aussi qu’il y a des poids trop pesants qui ne peuvent être soulagés que par Dieu lui-même, au moyen d’une vie intense de prière et d’ascèse. Ne demandons pas aux autres d’agir à notre place, car chacun doit aussi porter le poids de sa propre vie face à Dieu. Sachons reconnaître notre faiblesse par une attitude humble et soumise à la grande miséricorde divine. Ainsi, illuminés par l’Esprit Saint, nous saurons reconnaître ce qu’il nous est possible d’accomplir pour les autres, sans restreindre leur liberté ni entraver leur cheminement personnel avec le Christ-Jésus.
Par ce texte, saint Paul nous offre une excellente ligne de conduite pour réussir une vie paroissiale fraternelle, dans l’esprit de l’Evangile.
Père Diacre Stéphane Prouet
