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Lettre pastorale pour Noël 2003 du Métropolite JOSEPH

Notre paroisse : berceau de l’Enfant Jésus dans la veille, la prière et l’amour

Révérend Père, chers fidèles, Frères en Christ,

Nous avons achevé le jeûne de Noël et nous l’avons terminé la veille de la fête, jour où nous nous abstenons de toute nourriture et de toute boisson jusqu’à la tombée de la nuit, et même, pour quelques uns d’entre nous, jusqu’à l’apparition dans le ciel de la première étoile. Par cette tradition qui est la nôtre nous faisons mémoire de l’étoile qui a accompagné les rois depuis l’Orient jusqu’à la grotte de Bethléem ; avec elle nous aussi nous nous sommes mis en route, dans l’Esprit, à la recherche de l’Enfant nouveau-né, par le jeûne et par la prière, pendant quarante jours. Le jeûne de Noël s’appelle encore Avent : c’est une attente - une attente qui prépare un événement. Et, sur la terre, quel événement plus important y a-t-il pour nous que l’Incarnation attendue du Fils de Dieu, événement promis déjà à nos premiers pères ? Mais au même moment nous avons également la conscience d’attendre le Deuxième avènement du Fils de Dieu, celui de la fin des temps. C’est aussi la préparation de notre rencontre définitive avec le Christ, rencontre dont nous ne pouvons savoir ni quel jour ni à quelle heure elle aura lieu.

Chers Frères,

Année après année, nous jeûnons et nous nous préparons d’âme et de corps à nous réjouir de la grande miséricorde que Dieu a faite au genre humain : Il a envoyé dans le monde son Fils unique afin qu’Il vive avec nous dans notre condition humaine, dans notre nature affaiblie pour avoir désobéi à Dieu. C’est Celui-ci qui nous apparaît aujourd’hui à nouveau dans l’impuissance d’un nouveau-né. Comment est-ce que je me trouve aujourd’hui devant lui ? Comment est-ce que je le reçois ? Est-ce que je crois en lui ? Car Il veut mon âme comme grotte pour lui-même.

Il nous apparaît aujourd’hui, Lui qui est la Vie-même, enveloppé de langes, en signe d’acceptation de l’impuissance humaine pour laquelle Il vient en fait se joindre à nous. Il vient toutefois dans un but : nous sauver. Il nous a enseigné également de quelle façon nous pouvons nous approcher du salut : en aimant comme Il nous a aimés. Nous ne savons ni le jour ni l’heure où Il viendra nous demander les fruits de la semence de salut qu’Il a disposée en chacun de nous par sa naissance sur terre, dans la grotte de Bethléem, semence que chacun de nous a reçue au baptême. Il nous a seulement dit : veillez et priez ( Mt 25, 10 et Mc 13, 33), pour que ce moment ne nous trouve non préparés.

Comment et pourquoi veiller  ? Avant tout, pour ne pas perdre la foi ; pour ne pas perdre de vue le Christ, le Messie, celui qui est l’Unique Sauveur. Sans la foi dans le Fils de Dieu incarné de la Vierge Marie, nous n’avons pas le salut. Les Mages n’avaient pas les Ecritures ; mais ils cherchaient le salut, et ils le trouvèrent dans l’Enfant-Roi de la grotte, de sorte que tous s’émerveillaient et s’inquiétaient, à commencer par Hérode. Le souci de ce roi était de ne pas perdre la royauté de ce monde qui passe ; il ne voulait pas savoir que le roi qui naissait alors méritait que, pour lui, l’on perde même cette vie, afin de recevoir une autre royauté, qui n’est pas de ce monde, et que le Christ est venu nous donner.

Veillons afin que la semence de la foi dans le Christ reçue au baptême ne soit pas étouffée par le souci de ce qui passe et les illusions de cette vie. La foi est la fleur précieuse de notre âme : si nous ne veillons pas à ce que, par la prière, la rosée de la grâce atteigne continuellement sa racine, le jardin de notre âme tombera à l’abandon, même si nous avions encore un millier de fleurs de toutes les couleurs, c’est-à-dire toutes les qualités de notre âme. Quand celle de la foi se dessèche, toutes les autres fleurs fleuriront en vain, car elles le font pour la mort. Au contraire, quand la fleur de la foi est épanouie, toutes les autres recherchent la gloire de Dieu dont s’écoule la vraie beauté de tout ce qui est dans ce monde, et qui est pour la vie, non pour la mort.

Chers fidèles,

Est-ce que le monde et la société dans laquelle nous vivons n’ont pas été naguère remplis d’attention devant l’Enfant Jésus qui naît ? Il n’y avait personne qui ne sût qu’aujourd’hui naît le Christ. Mais les soucis ont envahi ce monde, et le Nom du Christ perce difficilement parmi ces soucis. Aussi, veillons pour que le Christ ne s’éloigne pas de notre âme et de nos lèvres : pour que nous n’ayons pas honte de lui et de son Nom devant le monde aux mentalités changeantes. Veillons surtout par le témoignage de notre propre vie  : si le Christ est seulement sur nos lèvres, et non dans notre cœur et dans nos actes, à quoi bon ? Toutefois, si nous ne l’avons pas encore dans le cœur, mais seulement sur la lèvre et à l’esprit, la prière le fera demeurer également dans notre cœur, comme dans une grotte fraîche tout d’abord, que sa lumière va réchauffer ensuite, et dont la joie va remplir notre vie. Veillons et prions sans cesse dans ce but. Comment le Christ trouve-t-Il la route de la grotte de notre cœur ? Pour lui, il n’y aura pas d’étoile pour le guider ; l’étoile est la quête elle-même, la soif-même du Christ dans notre âme, par laquelle Il se fait guider jusqu’à elle. Quand nous reconnaissons nos péchés , quand nous demandons à Dieu pardon et aide , l’âme s’illumine d’amour pour le Christ et de grotte froide elle devient crèche pleine de chaleur et de bonheur ; nous osons alors nous approcher de lui et le prier, dit le saint évangéliste Jean : « Si notre cœur ne nous condamne pas, nous avons de l’audace devant Dieu » ( 1 Jn 3, 21). Prions nous aussi dans notre impuissance : « Délie-moi de mes forfaits innombrables par ton immortelle bonté, Seigneur, Toi qui dans ta bonté es né dans la grotte de Bethléem, de la Vierge » ( Ménologe ). Seul le pardon que nous recevons de Dieu nous donne le bonheur, et le pouvoir de pardonner en vérité à notre tour.

Le monde, comme autrefois, recherche les royaumes de cette terre. Toutefois nous savons, nous, que ce n’est pas en voyageant et en explorant les limites de la terre que nous trouverons le Royaume des cieux, et que ce n’est pas non plus en accumulant les richesses de ce monde que nous deviendrons puissants. Le Seigneur est venu et a dit : « Le Royaume des cieux est au-dedans de vous » ( Lc 17, 21). La grotte dans laquelle veut naître le Christ maintenant est notre cœur ; la maison agréable à Dieu est notre âme. Veillons à ne pas éloigner le Christ qui vient, et à ce que, en cherchant en compagnie de sa Mère un abri où naître, Il nous cherche.

Chers Frères, chères Sœurs,

Que pouvons-nous donner, nous chrétiens, au monde dans lequel nous vivons ? La prière et l’amour  ! Nos paroisses sont des écoles de prière et d’amour où s’alimente notre communion à Dieu et au prochain dans l’Eglise du Christ. Par la famille, par nos enfants, par notre vie jour après jour, cet enseignement est donné en partage au monde. L’Eglise pour nous est la commune-habitation de Dieu avec nous les humains sur la terre : nous venons nous y alimenter et croître de l’amour du Christ, le Verbe de Dieu ; Il est né parmi nous pour nous faire croître vers les réalités célestes disposées pour nous « dans la maison du Père » ( Jn 14, 2). La commune-habitation de l’être humain et de Dieu sur terre dans l’Eglise est seulement l’icône de cette habitation-commune préparée pour nous dans les cieux par le Père.

Pourquoi dis-je que la paroisse est l’école de prière ? Parce que c’est là qu’avec le prêtre nous apprenons à prier « en Esprit et en Vérité » ( Jn 4, 24) ; nous apprenons à connaître le Dieu unique et véritable dans la Trinité, et le Fils qui s’est incarné, et à confesser dans l’Esprit Saint la vérité intégrale sur lui. Là nous apprenons que la prière demande l’ action et que l’action la plus précieuse est l’ amour . Là nous est révélé comment Dieu nous a aimés. Mais nous apprenons également que, mettant notre amour en Dieu, nous ancrant dans son amour pour nous et le distribuant ensuite à notre entourage, à nos frères, nous gagnons le salut. Que ces dons soient l’objet de notre souci pendant les jours de joie que nous vivons maintenant, ces jours de saintes fêtes.

Voici à quoi nous appelle aujourd’hui le Christ qui naît : les paroisses, les communautés que nous formons, devenons pour lui, l’Enfant de Bethléem - Lui qui n’a où poser sa tête, né dans l’étable des êtres privés de raison : un berceau de veille dans la prière et l’amour , préparé pour lui et pour le monde pour lequel Il est venu dans la chair, et qui peut le connaître grâce au témoignage de notre foi.

Je vous souhaite à tous de passer de joyeuses fêtes, de renoncer à toute contrariété, et de vous pardonner les offenses les uns aux autres d’un cœur généreux. Mettez votre espoir dans le Christ. Il est Celui qui peut tout par la grâce du Père, qui remplit tous les cieux des biens accomplis au Nom de son Fils, venu aujourd’hui par amour vivre parmi nous, seul à s’être fait notre Frère selon la chair et selon la ressemblance humaine, pour nous élever par grâce à la ressemblance avec lui. Je vous souhaite une nouvelle année pleine tout ce qui est nécessaire à votre vie.

Votre intercesseur pour tout bien devant Dieu et le Métropolite JOSEPH


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