"Gloire à Dieu au plus haut des cieux ! Bienveillance parmi les humains !” Chrétiens, nous ne fêtons pas seulement un événement du passé. Certes, Noël, le 25 décembre, est l’anniversaire de Jésus-Christ et, comme pour tout anniversaire, c’est l’occasion de faire la fête, avec des lumières et avec des réjouissances communautaires et familiales. La société civile elle-même, sans tout comprendre, fête cet anniversaire de façon planétaire. Ne méprisons pas les formes les plus simples, les plus matérielles et les moins conscientes, je dirais les plus agnostiques que prend la célébration de l’anniversaire du Sauveur du monde. Les humains conscients et ceux qui le sont moins ; les croyants et ceux qui ne croient pas, ou qui croient ne pas croire ; les anges, les bergers, les créatures visibles et celles qu’on ne voit pas, les êtres raisonnables et les animaux de la Grotte, le cosmos tout entier, toute créature est finalement invitée à la fête, y compris ceux qui souffrent sur un lit d’hôpital, dans la prison et au froid des rues sans abri où l’on meurt encore de dénuement.
Nous ne fêtons pas seulement le passé. Nous fêtons le présent de la Présence parmi les humains du Fils de Dieu, invisiblement présent, présent de façon visible par l’Eglise, communauté de ceux qui, par la foi et le saint baptême, forment son Corps et vivent de son Sang. Jésus, réalisation des promesses ; Jésus, espoir de tous les peuples et de tous les milieux ; Jésus, accomplissement tangible de nos attentes ; Jésus, en qui il est vrai que le Seigneur est là et qu’Il aime tous les humains ; Jésus, le Messie attendu et trouvé ; paix, douceur, vérité, fraternité, humanité authentique et justice en Personne.
Il demeure Celui qui vient, l’Avenir de l’humanité, parce que la réalité de sa présence, de sa vie et de son enseignement évangélique, n’a pas été épuisée ; elle a commencé seulement à se manifester dans l’Histoire ; elle a seulement commencé à transformer la société civile en valorisant la personne humaine et en nous apprenant le respect de la création. Nos civilisations, et celle de l’Europe à contruire, n’ont pas fini d’être évangélisées et de trouver dans la sagesse du Verbe incarné comment vivre en étant digne du nom d’homme, en ce monde et dans l’autre.
Prêtre Marc-Antoine
